Vous avez sans doute déjà vu ces crânes en plâtre, ou en marbre, sur lesquels de » savantes » localisations cérébrales cherchent à délimiter les différents aspects de la personnalité, telles la ruse ou la circonspection. Mise au point au cours du XIXe siècle par deux savants, Gall et Spurzheim, la phrénologie cherchait à établir un rapport entre l’aspect du crâne d’un individu et ses qualités psychiques. Au siècle dernier, on pouvait se rendre chez un « chirurgien » phrénologique pour se faire établir une étude de caractère basée sur la boîte crânienne. On mesurait la taille et la forme de la tête avec des instruments spéciaux, puis les résultats de cette analyse – présentés sous la forme d’un tableau très complexe – indiquaient avec précision quels aspects du caractère il convenait de limiter ou de développer. Celui qui révélait une sexualité » exacerbée « , par exemple, était invité à restreindre sa fougue érotique et à cultiver la » fermeté » et la » rigueur » pour contrôler sa nature un peu trop ardente. Le but de l’opération était d’obtenir une personnalité parfaitement équilibrée et heureuse grâce à l’interprétation phrénologique.